Zone de la libre échange (Zlec) : Quels sont les avantages et les défis à relever?
Le sommet de Kigali a permis de lancer le 21 Mars 2018 la zone de la libre échange continentale. Il est à noter que, tant au niveau des chefs d'Etats et de gouvernements africains que tant au niveau des populations, la prise de conscience est forte que l'intégration peut être un moteur essentiel de la croissance économique, de l'industrialisation et du développement durable en Afrique.
DES AVANTAGES A SAISIR AU NIVEAU DU COMMERCE INTRA -CONTINENTAL
Pour Sindiso Ngwenya, secrétaire général du marché commun en Afrique Oriental et Austral(Comesa) et le DR.Richard Sezibera, sénateur Rwandais et ancien secrétaire général de la communauté de l'Afrique de l'Est(CAE) " la Zlec sera un second souffle pour l'Afrique et ses habitants". Remarquant que le commerce intra-continental africain représente actuellement 15% du commerce total du continent contre 19% en Amérique latine, 51% en Asie, 54% en Amérique du Nord et 70% en Europe, le bloc commercial continental « apportera un impact économique considérable aux Africains et au continent en général. La création d'un marché continental unique pour les biens et services, avec la libre circulation des hommes d'affaires et des investissements, aidera à rapprocher l'union douanière continentale et le marché commun africain, envisagés dans la Communauté économique africaine (CEA) proposée. “Le faible niveau actuel du commerce intra-africain peut changer si l'Afrique aborde efficacement les contraintes de l'offre et les faibles capacités productives, les goulets d'étranglement infrastructurels, les réseaux d'information commerciale, l'accès au financement pour les commerçants et autres opérateurs économiques, la facilitation des échanges et le commerce dans les services, ainsi que la libre circulation des personnes pour le commerce transfrontalier”, poursuivent MM. Ngwenya et Sezibera.
LES DEFIS A RELEVER
Cela dit, malgré les opportunités, il y a de nombreux défis à relever. “Les craintes d'importantes pertes de recettes douanières et une répartition inégale des coûts et des bénéfices sont parmi les principaux obstacles à l'intégration du continent”, déclarent MM. Ngwenya et Sezibera. Les pays dotés d'importantes capacités productives dans le secteur manufacturier peuvent connaître une croissance économique et des gains de bien-être importants, tandis que les petites économies et les pays les moins avancés (PMA) risquent d'être confrontés à d'importantes pertes de recettes fiscales et de menaces pour les industries locales.